Inventaire minéralogique du Cantal et specimens du Massif Central.

Inventaire minéralogique du Cantal et specimens du Massif Central.

LA "CANTALITE", UN MINERAL DESUE

LA CANTALITE

Si dans les différents tomes de La Minéralogie de la France et de ses colonies (Lacroix, 1890), on retient en priorité la belle histoire des Améthystes du Puy Griou... Il ne faut pas oublier qu'avant Alfred Lacroix, il y eut un autre grand minéralogiste, le précurseur en quelque sorte de la minéralogie. Celui qui fut son professeur, René Just Haüy. Seul Haüy cite le Cantal avant la fin du XIX ème siècle dans ses compte-rendu de recherches. 

A l'exception près de F.S.Beudant, qui en 1822 dans son voyage géologique en Hongrie, fait référence à "l'Aragonite du Cantal" pour qualifier un minéral blanc et fibreux (comme quoi l'aragonite du Cantal a bonne réputation depuis des centaines d'années). Il semblerait que durant le XXème d'énormes Aragonites eurent été trouvées dans les environs de Collandres non loin de Riom-es-Montagnes. Bref, en 1822 toujours, dans Le Traité de minéralogie (le deuxième, je crois) écrit par René Just, on constate la description de nombreux minéraux. Ainsi, il décompose toutes les formes de Quartz. Le minéralogiste, dans son inventaire, nous parle d'un granulaire blanc-grisâtre avec disthène provenant d'Espagne, pour le qualifier, il fait référence à un minéral (qui a de l’allure!) nommé Cantalite ! Voici ce qu’écrit le scientifique: " Du nom Cantal, du département où il a été trouvé."  La définition étant: "Variété de Quartz qui se trouve dans le département du Cantal".   

Cantalite:   A Glossary of Mineralogy, H-W.Bristow, 1861.  "A variety of pischtone containing crystals of glassy felspar. Colour green, lustre resineous inclining to vitreous. Slightly translucent fracture tending to conchoidal.

 64% Silice, 15% Aluminium, 5% potash, 7% Eau, 4% Oxyde de fer, 1% Lime, 1% Mg." ( Analyses de Laugier ~ 1820)  Dictionnaire des sciences naturelles, F.Cuvier, 1826.  
    Le nom Cantalite a été donné à une variété vert-jaunatre de quartz hyalin qui a la texture granulaire et qui devient magnétique par l'action du feu. Il est accompagné de silex résinite."  Traité de Minéralogie, volume 4, A.Dufrenoy, 1859.  

"Le pechstein (stigmite) du Cantal contient des cristaux vitreux de Feldspath. Son éclat bien que résineux est parfois vitreux, on y remarque des esquilles(=Comme un os fracturé). Il est légèrement translucide contrairement aux autres pechsteins. Ce caractère particulier l'a fait considérer par certains auteurs comme constituant une espèce qu'ils ont nommé Cantalite."

 Igneous Rock, Roger Walter, Université de Cambridge (Angleterre), 2002.  Traduction: "Cantalite, terme obsolète utilisé de plusieurs façons... A l'origine il était utilisé pour définir une roche riche en silice, mais plus tard elle fut redéfinit en deux compositions de pechstein et de trachyte téphritique(?)."  

En 1996, dans le dictionnaire espagnol, on retrouve la trace d'une variété de quartz nommée "Cantalita". Il y'a bien longtemps donc, la Cantalite définissait plus ou moins une roche verdâtre riche en silice est proche de l'obsidienne (Peut-être était-ce le nom que l‘on donnait à l‘obsidienne verte, que l‘on trouvait aux environs de Saint Jacques-des-Blats). Si l'on se réfère à de plus anciennes définitions de la Cantalite, on peut aussi émettre l’hypothèse, qu'elle qualifiait « les silex » ou jaspe que l’on trouvait dans les diatomées (la Randanite comme l'appelait A.Lacroix au XIXème siècle) de Collandres. L’hypothèse semble peu crédible puisqu’apparemment, le "gisement" de Cantalite se trouve apparemment à Verrières non loin de Plomb du Cantal (cf. Leonhard en 1882).














02/12/2011
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