LE DISTRICT MINIER A ANTIMOINE DE MASSIAC-BRIOUDE
LE DISTRICT MINIER A ANTIMOINE DE MASSIAC-BRIOUDE
L’antimoine est un élément natif (Sb) qui était, depuis l’antiquité et jusqu’aux siècles récents, utilisé comme médicament, pour guérir les maladies parasitaires ou cutanées. Il était aussi utilisable dans l’industrie de l’armement.
De nos jours, il est utilisé dans les alliages de plomb pour augmenter la dureté et comme produit d‘antifriction. On peut le retrouver dans certaines pommades (atténuation des douleurs)…
Massiac se situe dans le nord-est Cantal et Brioude dans le nord-ouest de la Haute-Loire. Ce secteur était l’un des plus actifs en France (la France étant d’ailleurs, le plus gros producteur à l’époque), pour l’exploitation de l’antimoine, début XXème. L’activité s’est ensuite éteinte dans les années 30, par manque de rentabilité, l’importation étant moins couteuse.
La dernière mine exploitée, et qui fermera après un court temps de reprise, fut la mine d’Ouche, qui cessa l’activité fin années 70 (*Voir spécimen de Stibine, récolté avant la fermeture du site). A noter, que la mine n’est plus accessible de nos jours, elle a été comblée par mesure de sécurité.
Les principales mines désaffectées aujourd’hui, se retrouvent sur les communes de Massiac (Mine d’Ouche), Bonnac (Scoufour, avec sa mine d’or/tungstène), Saint-Mary-le-Plain (secteur Luzer-La Croix d‘Astrie), Lubilhac (filon des Anglais qui fut exploité par les gallo-romains), Blesle (Le Basbory), Ally (Mine de La Rodde), Mercœur (Mine de La Bessade).
Il existait d’autres mines dans un proche secteur, qui ne furent point exploitées pour l’Antimoine, mais pour l’argent (Ag), (la mine la plus connue étant Fournial vers Molèdes, qui a offert des spécimens micro, de minéraux peu fréquents, comme la Pyrargyrite, sulfosel d‘Ag), à moindre mesure pour le plomb (Pb) et le Bismuth (Bi), toujours vers Vèze et Molèdes (*Voir la veine de Bismuth et Bismuthinite provenant du « Pont de Vèze, 2010). Ces exploitations ne font pas parties du district minier de Massiac, mais leur proximité émet un lien concret, entre la formation géochimiques des gisements antimonifères et l‘origine des filons de minerais « autres ».
*Veine de Bismuthinite et Bismuth natif du pont de Vèze.
Ces filons se sont formés par une orogenèse, il y’a environ 300 millions d’années, lors de la formation de la chaine varisque. Ils se retrouvent dans des roches de types métamorphiques (filons hydrothermaux), comme le micaschiste.
Pour le secteur de Massiac, ces filons se caractérisent par une forte présence de Stibine (Sulfure d’Antimoine) accompagnée de minéralisations aurifères (Pyrite aurifère, avec l’exemple de Scoufour). La Stibine se décline par la suite sous différents minéraux altérés, tels la Stibiconite ou la Valentinite (*Voir spécimen).
Le district minier de Massiac-Brioude a produit 40 000 tonnes de métal. Aujourd’hui, il existe encore quelques titres de concessions valides, qui sont inactifs et détenus par la Société des Mines de La Lucette (1892 pour Cheylat et 1887 Marmaissat). Deux permis ont été récemment attribués en 1985 à Hexamines pour Au à Bonnac et 1987 au BRGM pour Au, W, à St Beauzire. Les travaux de recherche du BRGM (Sondages…), n’admettent pas encore, une rentabilité suffisante pour (re)exploiter les sols de la région.
Voici la liste des principaux minéraux récoltés dans le seul district de Massiac-Brioude:
_ Baryte, Blende, Calcite, Chapmanite, Kermésite, Mispickel, Pyrite, Sénarmontite, Semseyite, Soufre natif, Stibiconite, Stibine, Valentinite, Wolframite…
Voir les specimens dans la catégorie * District minier à antimoine de Massiac-Brioude
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